Une nouvelle réalité commence, article de Bernadette Petitpas

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COVID-19. Quelle appellation, et quel chambardement cette pandémie aura entraîné dans toutes les sphères de la vie!

Tout est semblable et pourtant plus rien n’est pareil.

En effet l’on continue à manger, dormir, aimer, (se) soigner, naître et mourir… Le travail continue à exister, les préoccupations financières aussi. On se soucie ou on s’inquiète de notre santé physique et mentale, de nos relations, tant amoureuses que familiales, amicales et professionnelles, et pas nécessairement dans cet ordre. Notre liberté d’action et de mouvement a été et est encore limitée, crise sanitaire oblige.

Que pouvez-vous faire, vous, à titre individuel ou professionnel, pour vous adapter à la situation et contribuer à la société tout en étant heureux?

Sur le plan individuel

Les moyens à notre disposition pour prendre soin de nous sont différents, moins nombreux, et impliquent de la distanciation. Bien sûr il y a aussi des avantages, comme la télémédecine. Les aliments auxquels nous avons accès, ou ceux que nous choisissons de privilégier, risquent de changer, pour des questions de capacités d’approvisionnement et de coûts. Selon les cas, on aura besoin d’aide extérieure, on limitera ses choix en fonctions de ses capacités financières, ou on privilégiera autant que possible l’approvisionnement plus local ou plus conforme à nos valeurs. Il nous faut continuer à respecter les recommandations de la santé publique.

Et puis nous devrons développer ou renforcer notre résilience, donc non seulement notre capacité de nous adapter, mais aussi celle de trouver les possibilités qui se cachent dans l’adversité…

L’on (re)découvrira aussi les activités les plus faciles d’accès ou les plus simples : la marche, le vélo, et toutes ces choses que l’on peut faire et tous les lieux qui permettent de respecter l’éloignement physique. L’objectif? Répondre à nos besoins de base tant sur le plan physiologique que sur celui de notre sécurité.

L’homme est un animal social, qui a un fort besoin d’appartenance. Pandémie oblige, nos relations ont pris et prendront une forme différente. Notre conception de ce qui constitue notre « bulle », cet espace tout autour de nous qui nous appartient en propre, s’élargit, influencée par l’éloignement sanitaire requis.

Le confinement nous a fait ressentir le trop près quand tous les membres de la maisonnée sont là 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Il nous a fait aussi ressentir le trop loin, l’absence de touchers sociaux comme les poignées de mains, les tapes sur l’épaule.

En effet, tous ces gestes par lesquels on rassure et accueille l’autre, qui nous permettent d’exprimer sympathie ou affection, sont réduits comme peau de chagrin. Il nous faut apprendre à exprimer et communiquer autrement nos émotions, et aller au-delà de ce que les supports technologiques nous ont permis de faire dans les premières heures du confinement. Et puis les manifestations récentes, en lien avec le racisme et les pratiques policières, laissent à penser qu’une certaine prise de conscience sociale et planétaire s’amorce. Bel exercice de créativité et d’humanisme en perspective.

Quant au côté professionnel

Il est clair que le poids relatif des différents secteurs économiques va changer. Les impacts de la COVID-19 sur les secteurs des voyages et du tourisme, et la redécouverte de l’importance d’une certaine autosuffisance tant alimentaire que manufacturière sont des exemples parlants. Le confinement a entraîné des licenciements et des mises à pied, et a fait entrer le télétravail dans nos habitudes. L’engagement bénévole s’est accru. Le chômage est présent, toutefois, on constate parallèlement des pénuries de main d’œuvre. Le travail depuis le domicile est là pour rester, tout en évoluant pour concilier à la fois l’éloignement sanitaire, le besoin et l’efficacité des rencontres en présentiel.

Ce qui fait la force d’une équipe, et ces liens qui contribuaient à l’engagement et à la mobilisation doivent évoluer, englober des formes différentes, plus variées, pour refléter les réalités de chacun, qu’il s’agisse de santé ou de situation familiale par exemple.

L’immobilier, qu’il soit en lien avec les bureaux ou résidentiel, va aussi devoir prendre en compte cette nouvelle réalité. Et si la technologie a démontré ses atouts indispensables, les limites des télécommunications et les risques de piratage font réfléchir. Un rééquilibrage des forces et des tendances s’est amorcé. Les emplois ne seront plus nécessairement les mêmes, les exigences non plus. Et si les défis ne manquent pas, de nouvelles opportunités sont à saisir ou à inventer.

L’équilibre entre les trois grandes sphères de nos vies a été modifié, tout comme celui qui régnait au sein de chacune d’entre elles.

Nos priorités ont changé ou vont changer. Nos valeurs ont évolué et continuent à évoluer. Bien sûr tout n’est pas rose, mais l’avenir n’est pas non plus peint en noir. Alors j’aimerais vous soumettre quelques questions, en guise d’invitation à imaginer, dessiner, créer, des lendemains qui vous ressemblent, qui contribuent à votre bien-être, à un meilleur équilibre :

  • Vous, comme personne, que pouvez-vous faire pour mieux prendre soin de vous? Et quel serait la première chose à laquelle vous vous engageriez, envers vous-même, pour ressentir davantage de bien-être?

  • Vous, comme personne ayant des relations, que pourriez-vous faire pour mieux faire ressentir aux autres les émotions positives que vous ressentez envers chaque personne concernée? Et comment imaginez-vous que cela contribuera à votre résilience et à celle de l’autre personne?

  • Vous, comme personne qui travaille, que ce travail soit rémunéré ou pas, à l’extérieur de votre domicile ou dans votre foyer, que souhaitez-vous modifier, dans votre façon de contribuer à la société, qui vous permette de renforcer votre estime de vous? Qui voulez-vous être ou devenir dans cette nouvelle réalité?

Bonne réflexion!

Bernadette Petitpas