Réussir autrement : passer de la performance à l'impact, article et balado d'Anne-Laure Marcadet

Qui ne rêve pas de réussir? Personne. Tout le monde souhaite avoir une vie riche. Mais riche de quoi? D’argent, d’amour, de défis, de réalisations? Nous avons tous des aspirations différentes qui nous permettront de dire que nous avons réussi notre vie, et non pas seulement dans la vie.

En est-il de même dans les organisations? Anne-Laure Marcadet a échangé à ce sujet avec Mathieu Hétu dans le balado Performance et culture.

Actuellement, la réussite est encore souvent associée à l’atteinte de résultats financiers. Une entreprise réussit, performe, si elle permet à ses actionnaires, ses investisseurs de s’enrichir au niveau pécuniaire.

 Élargir la notion de performance

Mais qu’en est-il des autres formes de performance? Nous oublions souvent que la performance d’une entreprise peut également se mesurer à d’autres niveaux :

  • Au niveau des clients : notre expérience client est-elle à la hauteur? Nos produits répondent-ils au besoin?

  • Au niveau des employés : nos employés ont-ils tout ce qu’il leur faut pour faire leur travail? Donnent-ils le meilleur d’eux-mêmes dans s’épuiser? Sont-ils mobilisés et ont-ils le goût de travailler ensemble?

  • Au niveau de l’écosystème, de la communauté : quelle est l’empreinte au niveau social, au niveau économique? Comment l’entreprise s’assure t’elle de soutenir durablement la communauté?

 L’importance de la mesure

Afin que l’ensemble de l’équipe dirigeante ait une vision commune de ce qu’est la performance, il est important que chaque secteur partage des indicateurs de réussite en lien avec les objectifs généraux de l’entreprise.

 Le DRH pourra donc inclure les indicateurs liés à l’absentéisme, à l’engagement ou encore au taux de roulement. Ou encore s’assurer que la mesure de la performance des employés ne se résume pas à une entrevue annuelle à sens unique basée sur les seules compétences techniques.

Le département en charge du soutien à la communauté et au développement philanthropique pourra mettre en place une analyse plus fine des organisations à but non lucratif à soutenir, notamment au niveau du nombre de personnes aidées ou de la qualité des services offerts.

 

Pourquoi est-ce aussi important d’en parler à tous les niveaux? Parce que les risques de ne pas en parler sont encore plus importants.

 

Les risques de ne pas parler de performance

En effet, ne pas en parler, ne pas avoir d’indicateurs et encore moins d’objectifs communs, fait que chaque dirigeant, chaque employé créera sa propre conception de ce qu’est la performance et définira ses propres indicateurs de succès. De cette manière, risque d’en découler un manque de cohérence et de cohésion à l’interne.

 Implanter le concept d’impact

 Il est toutefois des secteurs où la notion même de performance est mal perçue car elle garde une connotation associée aux résultats financiers. Dans les secteurs publics, communautaires ou philanthropiques, la notion de performance est peu présente. Et quand elle est utilisée, les dirigeants occultent souvent les autres dimensions liées à l’expérience client/usager/membre et l’expérience employé.

Or, c’est en se mesurant qu’une organisation à but non lucratif va pouvoir vérifier qu’elle fait toujours une différence dans la vie des gens.

 C’est pour cette raison que la notion d’impact permet de mieux représenter ce qui se passe dans ces secteurs. Le concept d’impact à l’avantage de dépasser la notion simpliste de performance et d’intégrer tous les niveaux qui la composent.

Cela permet d’avoir une vision plus large de sa réussite en s’assurant qu’on se pose les bonnes questions concernant l’ensemble des enjeux et des parties prenantes d’une organisation.

 

En conclusion, quelque soient les termes utilisés, parler de performance ou d’impact dans son organisation vise à s’assurer que les équipes travaillent toutes dans la même direction, avec le même enthousiasme.

Une organisation uniquement axée sur l’aspect financier ne soulèvera pas l’enthousiasme des clients, des membres et des employés.

À l’inverse, une organisation uniquement axée sur le bien-être des clients ou des membres ne pourra pas assurer sa pérennité si elle ne met pas en place un rigoureux système au niveau de la gestion, notamment financière.

 

Pour des organisations qui réussissent durablement, il est donc indispensable de (ré)concilier les différents niveaux financier et humain où la performance est mesurée afin d’avoir un impact durable.

 Liens pour écouter le balado :

Anne-Laure Marcadet