Rebondir (ou pas) après le choc ou l'échec, un article de Bernadette Petitpas

Rebondir après un choc ou un échec, c’est possible. Chacun de nous sera confronté tôt ou tard à des circonstances difficiles. Nous vous invitons à apprivoiser le choc, à oser imaginer et créer un après qui soit pour vous meilleur encore.

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Rebondir, ou pas, après un choc ou un échec. Encore faudrait-il d’abord savoir ce que sont un choc et un échec, pour voir si cela s’applique à ce que nous vivons présentement... Pour les fins de cet article, convenons qu'un choc est un événement qui nous déstabilise et nous fait perdre le sentiment de sécurité et d’adéquation de nos capacités. L’avènement de la pandémie de COVID en est un bon exemple, avec ses risques et ses contraintes qui ont chamboulé notre quotidien. On définira par ailleurs l’échec comme un événement qui est associé à des choix que nous faisons individuellement, et dont les conséquences englobent une perte du sentiment d'accomplissement et de la confiance en soi. Un choc, comme un échec, peuvent donc survenir dans les domaines professionnel autant que personnel. Et quand l'événement arrive, c'est souvent une surprise, parfois la conclusion d'un processus de dégradation d'une situation.

L’estime de soi chute, l'amour propre est blessé.

Choc. Échec. Nous avons une ou plusieurs définitions, toutes trop simples, pour refléter adéquatement le malaise, la douleur ou la souffrance qui en découlent. Celles que l'on s'inflige par le regard que l'on porte sur soi, et celle qui découle des attentes déçues, réelles ou perçues, de nos collègues, de notre supérieur, de notre organisation. Parfois les mots manquent pour nommer et comprendre ce qui se passe.

Parce que la notion même d’échec, ou son importance, est sujette à interprétation, qui variera selon les circonstances, les nôtres et celle des milieux dans lesquels nous évoluons. Et le sens qu’on lui attribuera, le qualificatif dont on l’affublera, dépendra aussi des autres personnes affectées, et du lien que nous entretenons avec elles. Mettre des mots, les bons, est la première étape.

 

REBONDIR… FACILE À DIRE

Encore faut-il avoir sous les pieds quelque chose de solide... Connaître la nature de l'obstacle, de la bête... Il faut donc encaisser le coup et les contrecoups, ressentir toutes les émotions, aussi douloureuses et contradictoires soient-elles, pour être ensuite en mesure de les laisser aller, de passer à autre chose. Certains doivent même toucher le fond du proverbial baril avant de pouvoir ne serait-ce qu’envisager une remontée. Il faut aussi analyser comment le choc nous affecte, les causes de l'échec, regarder la réalité en face, assumer sa part de responsabilité et, le cas échéant, laisser là ce qui ne nous appartient pas. Fort de ces enseignements, l'on pourra ensuite passer à quelque chose de plus positif, rebondir.

Sauf que parfois, on n'a pas envie de ressentir, pas envie de faire un bilan, pas envie d'envisager que l'on puisse être responsable en tout ou en partie, de notre difficulté à encaisser le choc, ou l'échec, ce gros mot. Et il y a bien des façons d'éviter de faire face, de s'étourdir. De rester dans ce sentiment de perte de contrôle, d'en déprimer, ce qui réduit d'autant la motivation d'agir.

Mais agir pour quoi faire? Qu'est-ce que rebondir?  Faut-il nécessairement recréer ce qui existait avant le choc ou l’échec? Si c'est ce à quoi l'on aspire vraiment, pourquoi pas...

Mais si l'on a envie d'autre chose? De changer de vie, d’explorer un ailleurs inconnu et qui nous attire ?

Car c'est bien le sentiment de satisfaction et de réussite durable accompagné d’une saine estime de soi qui nous indique que l'on a rebondi, par opposition à une distraction agréable et temporaire. Et cette impression d’avoir appris quelque chose, grandi, de pouvoir regarder et construire un avenir avec envie et lucidité, d’avoir une plus grande satisfaction par rapport à sa vie après être passé par toutes ces tribulations qu’avant.

PAR QUEL BOUT PRENDRE LA CHOSE?

Les scouts vous diraient que la meilleure façon de marcher c'est de mettre un pied devant l'autre et de recommencer...d'autres qu'on mange un éléphant une bouchée à la fois... Quelle que soit l'image qui vous interpelle le plus, visualisez votre objectif, découpez sa réalisation en petites bouchées et puis commencez, et puis persévérez...

Demandez-vous là, maintenant, tout de suite, ce dont vous avez vraiment envie par rapport à la situation.

Ce que pourrait être le premier, tout petit pas, que vous pourriez faire. Ce dont vous aurez besoin pour être capable de passer au mieux à travers cette période trouble et difficile. Car des aléas, bien sûr, il y en aura. Et ce seront autant d’occasions d’ajuster votre tir, de revalider vos cibles pour vous assurer que ce sont encore elles qui correspondent le mieux à ce que vous voulez accomplir, à qui vous voulez être. Et d'ici à ce que vous ayez réalisé ce que vous souhaitez vraiment, rappelez-vous vos réussites, entourez-vous des bonnes personnes, nourrissez votre bien-être et offrez-vous d'autres occasions de cultiver votre sentiment d'accomplissement.

Alors lorsque vous connaîtrez un échec, puisque c'est notre lot à tous, ou si la vie vous envoie un coup dur ou une pelure de banane, pensez à ces paroles d'Eleanor Roosevelt: «Personne ne peut vous diminuer sans que vous y consentiez». Il est tant de personnes qui après coup, portent un nouveau regard sur leurs échecs, les voient comme source d’apprentissage, sur eux-mêmes, sur leurs aspirations, et s’en servent comme tremplins. 

 

Il est bien des gens célèbres qui témoignent de cette capacité à rebondir. Un exemple ? Steve Jobs, qui a été congédié de la société qu’il a créée : « Je ne l’ai pas compris alors, mais il s’est avéré que le fait d’avoir été viré d’Apple était la meilleure chose qui me soit jamais arrivée. Le poids de la réussite a été remplacé par la légèreté d’être à nouveau un débutant sans certitudes. Cela m’a libéré pour entrer dans une des périodes les plus créatives de ma vie. ». Michael Jordan est un autre exemple, qui a dit « J'ai raté plus de 9000 tirs dans ma carrière. J'ai perdu près de 300 matchs. 26 fois, on m'a fait confiance pour prendre le tir de la victoire et j'ai raté. J'ai échoué encore et encore et encore dans ma vie. Et c'est pourquoi je réussis. ».

 Alors, à vos rêves et vos succès!

Bernadette Petitpas